Résumé

Introduction : l’accès au soin des personnes transgenres est mauvais, en raison notamment d’un manque de formation des soignant·e·s. Ces difficultés exacerbent les disparités de santé qui les touchent et les empêchent de bénéficier de soins de qualité, qu’ils soient généraux ou trans-spécifiques. Le traitement hormonal d’affirmation de genre (THAG) fait partie de ces soins trans-spécifiques et permet d’améliorer le bien-être des personnes qui en ont besoin. Malheureusement, peu de médecins entreprennent ce genre de traitements. L’objectif de ce TFE est donc de présenter un retour d’expérience ainsi que des recommandations dans l’espoir que davantage de généralistes se sentent en mesure de suivre des patient·e·s transgenres et contribuent ainsi à les lier au soin.

Méthodologie : j’ai mené une étude rétrospective avec une analyse mixte par conversion à partir des dossiers médicaux des patient·e·s pour lesquel·le·s j’ai initié un THAG dans ma pratique clinique. Les informations démographiques et les valeurs de laboratoire aux différentes consultations ont été extraites des dossiers informatiques afin d’être synthétisées et analysées. Les informations relatives au coming out, au soutien social, aux démarches de préservation de la fertilité et aux besoins en termes de soins d’affirmation de genre ont été codées en variables quantitatives à partir des notes de consultation pour être examinées.

Résultats : les données de 26 patient·e·s suivi·e·s pendant une durée médiane de 6 mois depuis l’instauration du THAG ont été étudiées. Il s’agit d’un échantillon composé d’une population jeune, dotée d’une grande mobilité géographique, aux besoins variés en termes de soins trans-affirmatifs et bénéficiant d’un bon soutien social en général. En outre, l’application des guidelines sur le THAG dans un contexte de médecine générale a permis d’obtenir des résultats satisfaisants au niveau des valeurs de laboratoire.

Conclusion : ce TFE contribue à montrer que l’instauration d’un THAG peut faire partie des compétences des médecins généralistes et que proposer des soins trans-spécifiques en première ligne comporte des avantages pour les patient·e·s, par rapport aux centres hospitaliers. Il souligne également l’importance d’offrir des soins de qualité dans un cadre trans-affirmatif pour contribuer à améliorer le bien-être des personnes transgenres.

Mots clés : personnes transgenres ; traitement hormonal d’affirmation de genre ; accès au soin ; médecine générale